
C'est le regard. On ne peut s'en détacher.
And yesterday things went on just as usual. I wonder if I've been changed in the night? Let me think: was I the same when I got up this morning? I almost think I can remember feeling a little different. But if I'm not the same, the next question is, 'Who in the world am I?' Ah, that's the great puzzle! (Lewis Carroll in Alice's Adventures in Wonderland)
On choisit un livre parce qu'on nous en a parlé ou... parce qu'on aime sa couverture. Le Peter Panophile que je suis ne pouvait qu'être intrigué par celle-ci, mise en évidence sur le présentoire d'une librairie Waterston, à Newcastle :
Je l'ai feuilleté et, outre l'image de ce "croco-montre-dile" qui a d'abord attiré mon regard, j'y ai trouvé des éléments troublants :
- Le chapitre trois s'intitule "Leçons sur les Garçons et les Chèvres"...*
Peter Pan est, à plusieurs égards, un Entre-Deux : moitié réel (Peter Llewelyn Davies) et moitié mythe (le dieu grec Pan). L’idée est explicitement développée dans la série de Loisel : l’orphelin Peter avale les cendres de son ami Pan, le satyre, et devient Peter Pan.
- Le chapitre cinq commence de cette manière :
Le garçon avait onze ans, et était petit pour son âge. Ils avaient tout essayé pour le faire grandir, mais il prenait son temps, et maintenant, quand vous le voyiez, vous diriez qu’il avait seulement huit ou neuf ans, plutôt que onze. […] Quand il avait à peine quatre ans, il tomba d’un arbre – il attrapait des œufs d’oiseau – et resta immobile pendant quelques minutes, hors d’haleine...*
- On apprend au début du roman que la montre est celle d'un certain Peter, avalé par un crocodile. Sa femme, inquiète de ne plus le voir revenir à la maison, fait appel aux services de Mma Ramotswe détective (c'est le titre de la version française de l'ouvrage).
Mais sont-ce des coïncidences ? me demanderez-vous. Je crois, oui. J'écrirai à l'auteur pour en être certain. L'ensemble est un policier agréable, une histoire pleine de fraicheur, malgré la chaleur africaine qui y règne en permanence. Il prête à rire, souvent, et donne à réfléchir, parfois. Je recommande.
J'aimerais terminer par un extrait sélectionné par Wendy Darling.
‘Nous sommes celles qui, en premier, ont labouré la terre quand (Modise) Dieu la créa’ dit un vieux poème en setswana. ‘Nous sommes celles qui font la nourriture. Nous sommes celles qui s’occupent des hommes quand ils sont des petits garçons, quand ils sont des jeunes hommes, et quand ils sont vieux et presque morts. Nous sommes toujours là. Mais nous ne sommes que des femmes, et personne ne nous voit.’*
(* : traduction de js)
Le chanteur s'essaiera bientôt au cinéma en réalisant un film (et sa bande originale) retraçant la vie de Charles Lutwidge Dodgson (le père d'Alice). Phantasmagoria, the visions of Lewis Carroll, se voudra innovant. En voici l'affiche provisoirement officielle.
Son site officiel : http://www.marilynmanson.com/