lundi 16 novembre 2009

how queer elephant woman is

We are the crowd
We're quick coming out
Got my flash on it's true
Need that picture of you
It's so magical
We'd be so fantastical...
Lady Gaga, Paparazzi

samedi 10 janvier 2009

how queer monsieur zemmour is

Un copier-coller tiré du site de Marianne (http://www.marianne2.fr/)...

Dans un débat diffusé sur Arte le 13 novembre dernier, et consacré au métissage, Eric Zemmour a évoqué la «négation des races» qui a selon lui succédé à la «sacralisation des races». Et de déclarer à une invitée de l'émission : «J'appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire». Aussitôt, branle-bas de combat sur le Net. Des dizaines de blogueurs et de sites montent au créneau (voir l'encadré à la fin de la tribune) pour brocarder les propos de Zemmour qui, n'ayant pas de blog, ne peut pas répondre à ces attaques. Aussi l'hebdomadaire Vendredi lui a-t-il proposé, dans son dernier numéro, de donner son point de vue. Le voici.

«Chers amis internautes, si charmants, si délicats, si mesurés, je vous propose de signer une large pétition pour que l’Académie française supprime avec éclat de son dictionnaire le mot race, puisque c’est au nom de ce mot maudit qu’Hitler a fait assassiner des millions d’êtres humains. Et pendant qu’on y est, je propose que soient rayés du dictionnaire les mots religion - coupable des guerres de religion et de l’horrible saint-Barthélémy- le mot nation - responsable des guerres de la Révolution et de l’Empire, les mots égalité et communisme, pas modestes en massacres. On ne dira plus « personne de race noire », mais « personne riche en mélanine »; « homme de race blanche » sera de même proscrit, remplacé par « personne pauvre en mélanine ». La seule utilisation de ce mot honni sera désormais autorisée pour « race humaine », qu’on appelait autrefois espèce humaine. On savait que l’espèce humaine était unique depuis Adam et sa côte, tandis que les Evangiles avaient remis le couvert universaliste : «il n’y aura plus de Juifs, il n’y aura plus de Romains.» Cela ne suffit pas. On inversera donc le sens des mots espèce et race, pour que la paix soit, qui est le souverain bien. Ceux qui persisteront ainsi à défendre la hiérarchie des races seront des espécéistes.

Par exception, l’usage du mot race sera autorisé pour glorifier le président Obama, que son nom soit sanctifié. Ainsi, Patrick Lozès, président du CRAN, Conseil Représentatif des Associations noires de France, a pu déclarer qu'«Obama est notre président», ce qui prouve que la solidarité raciale - pardon, espéciale- est supérieure à ses yeux énamourés à la solidarité nationale. Imaginons un odieux président du CRAB, conseil représentatif des associations Blanches, qui déclarerait : Poutine est notre président.
SOS-racisme devra changer de nom: SOS-espécéisme. Jean Baudrillard avait relevé qu’il existait SOS-Baleines et SOS-Racisme, les premiers voulaient sauver les baleines, et les seconds, sauver les racistes, pour conserver leur magnifique sentiment de supériorité morale.

Hitler fondait sa politique criminelle de hiérarchie des races sur des travaux scientifiques qui avaient classé, distingué, hiérarchisé les formes de crânes, de nez et de lèvres. Aujourd’hui, on nie l’existence des races en se fondant sur des travaux scientifiques qui attestent que les êtres humains ont en commun 99% de leur ADN, mais qui redécouvrent des «types biologiques» ressemblant furieusement aux races d’antan. A chaque fois, on fonde un projet politique sur une science qui évolue sans cesse. Laissons les scientifiques dans leurs laboratoires. La race pure était le projet délirant d’Hitler; la religion du métissage est le graal assigné à notre époque. Mais métisser quoi ? Des races! Quelle horreur ! Des espèces, voyons.

Chers amis internautes, précipitez-vous pour voir Les Précieuses ridicules de Molière. Vous adorerez.»

Eric Zemmour

vendredi 7 novembre 2008

how queer america is


Amin Maalouf a écrit dans Les Identités meurtrières (livre [pour lequel il formule] le voeu que [son] petit-fils, devenu homme, le découvrant un jour par hasard dans la bibliothèque familiale, le feuillette, le parcoure un peu, puis le remette aussitôt à l'endroit poussiéreux d'où il l'avait retiré, en haussant les épaules, et en s'étonnant que du temps de son grand-père, on eût encore besoin de dire ces choses-là), en 1998 :

[...] rien n'interdit de penser qu'un jour, un Noir serait élu président des Etats-Unis [...]. Pareille éventualité ne paraît cependant envisageable qu'au bout d'un processus efficace d'harmonisation interne, d'intégration et de maturation, lorsque chaque candidat pourra enfin être jugé par ses propres concitoyens sur ses qualités humaines et sur ses opinions et non sur ses appartenances héritées. Il va de soi qu'on n'en est pas là. Nulle part, à vrai dire.

C'était il y a dix ans à peine...

jeudi 1 novembre 2007

how queer vik muniz is

« Si je dessine le portrait de quelqu’un avec un crayon, c’est juste un dessin et rien d’autre. Mais si je fais le même dessin avec de la mélasse et qu’une colonie de fourmis s’y promène, cela devient soudain miraculeux. »

Vik Muniz and Charles Ashley Stainback: A Dialogue. Seeing is Believing, Arena Editions. Verona, 1998.


Parce que j'ai appris quelques mois après qu'il s'est suicidé qu'il aimait Lewis Carroll et son oeuvre, je dédie ce billet à JB, que j'admirais beaucoup. Chaque jour, son fantôme me hante, et si la vie me permet d'entreprendre des études en philosophie, j'obtiendrai mon doctorat en sa mémoire, parce que la maladie ne lui en a pas laissé le temps, à lui...
Vik Muniz, un artiste brésilien de renommée internationale, réalise des photographies à partir d’images connues tirées de l’histoire de l’art, de Hollywood et de la culture pop. Il est un artiste changeant qui transforme l’image originale et crée une œuvre nouvelle. Il travaille de manière surprenante et non conventionnelle, réalisant ses portraits à partir d’une liste de matériaux extraordinaire : chocolat, encre, beurre de cacahuètes, sucre, fil, colle, poussière et plus récemment diamants et caviar ont été utilisés.

Muniz s’est d’abord entraîné en tant que sculpteur. Son observation minutieuse du monde artistique new-yorkais dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix l’a amené à sa propre pratique, centrée sur l’utilisation de la photographie. Son œuvre répond aux conventions de l’histoire de l’art, en utilisant consciemment des images qu’il s’approprie à ses propres fins. En ce sens, il perpétue la tradition de Man Ray, Marcel Duchamp et Andy Warhol.

Les œuvres, soigneusement construites dans son studio, révèlent une étonnante capacité à manipuler les matériaux. Elles sont éphémères, seule la photo de l’œuvre perdure. Dans le cas de Double Elvis (Images de chocolat) et Marilyn la Sanglante, la surface liquide était encore humide quand il l’a capturée et gardée sous forme de photographie ; une image d’une image.

Que l’image soit une peinture connue de tous, telle Le Cri de Munch, une figure historique ou une icône du cinéma, chacune est exécutée dans son propre matériau unique ; le Che Guevara révolutionnaire est en soupe de haricots rouges, la Créature du Lagon Noir (qui fait partie de la série Monstres et Divas) en caviar noir. Des milliers de véritables diamants, empruntés pour la journée et retournés après avoir été utilisés, ont servi à réaliser ses portraits de Marlene Dietrich et Sophia Loren.

Son observation des changements dans la société et la culture brésiliennes lui a inspiré la série Images de Magazines. Il réalisa des images de Brésiliens de tous les milieux, depuis les serveurs et vendeurs de rue jusqu’aux actrices et chanteurs. L’artiste tenait à exprimer ce que signifiait le fait d’être brésilien aujourd’hui…*

(*traduction rapide par js d’une partie de la brochure proposée au BALTIC, Centre d’Art contemporain de Newcastle)

Alice Liddell, after Lewis Carroll (Rebus), 2004.

Je me suis retourné et je l'ai vu, à l'autre bout de la salle d'exposition, tandis qu'une vague de frissons me traversa le corps. L'original :
N'oublions pas, à travers une oeuvre présentée quelques mois plus tard à l'endroit même où trônait la Reine Alice, de remercier mille fois Andy Warhol pour ce mouvement artistique qui en a inspiré tant d'autres :
http://thankyouandywarhol.com/

mardi 9 octobre 2007

how queer oleg kulik is

J'ai découvert les oeuvres d'Oleg Kulik (un artiste ukrainien autoproclamé "artiste animal") au Centre d'Art contemporain de Newcastle. Il a photographié cette Fille dans un marais (Girl in a swamp, 1996)

qui m'évoque Omayra Sanchez, cette fillette colombienne de 13 ans décédée le 16 novembre 1985 dans la catastrophe du volcan Nevado del Ruiz.

C'est le regard. On ne peut s'en détacher.

vendredi 5 octobre 2007

how queer the no.1 ladies' detective agency is

On choisit un livre parce qu'on nous en a parlé ou... parce qu'on aime sa couverture. Le Peter Panophile que je suis ne pouvait qu'être intrigué par celle-ci, mise en évidence sur le présentoire d'une librairie Waterston, à Newcastle :
Je l'ai feuilleté et, outre l'image de ce "croco-montre-dile" qui a d'abord attiré mon regard, j'y ai trouvé des éléments troublants :

- Le chapitre trois s'intitule "Leçons sur les Garçons et les Chèvres"...*
Peter Pan est, à plusieurs égards, un Entre-Deux : moitié réel (Peter Llewelyn Davies) et moitié mythe (le dieu grec Pan). L’idée est explicitement développée dans la série de Loisel : l’orphelin Peter avale les cendres de son ami Pan, le satyre, et devient Peter Pan.

- Le chapitre cinq commence de cette manière :
Le garçon avait onze ans, et était petit pour son âge. Ils avaient tout essayé pour le faire grandir, mais il prenait son temps, et maintenant, quand vous le voyiez, vous diriez qu’il avait seulement huit ou neuf ans, plutôt que onze. […] Quand il avait à peine quatre ans, il tomba d’un arbre – il attrapait des œufs d’oiseau – et resta immobile pendant quelques minutes, hors d’haleine...*

- On apprend au début du roman que la montre est celle d'un certain Peter, avalé par un crocodile. Sa femme, inquiète de ne plus le voir revenir à la maison, fait appel aux services de Mma Ramotswe détective (c'est le titre de la version française de l'ouvrage).

Mais sont-ce des coïncidences ? me demanderez-vous. Je crois, oui. J'écrirai à l'auteur pour en être certain. L'ensemble est un policier agréable, une histoire pleine de fraicheur, malgré la chaleur africaine qui y règne en permanence. Il prête à rire, souvent, et donne à réfléchir, parfois. Je recommande.

J'aimerais terminer par un extrait sélectionné par Wendy Darling.
‘Nous sommes celles qui, en premier, ont labouré la terre quand (Modise) Dieu la créa’ dit un vieux poème en setswana. ‘Nous sommes celles qui font la nourriture. Nous sommes celles qui s’occupent des hommes quand ils sont des petits garçons, quand ils sont des jeunes hommes, et quand ils sont vieux et presque morts. Nous sommes toujours là. Mais nous ne sommes que des femmes, et personne ne nous voit.’*

(* : traduction de js)

lundi 1 octobre 2007

how queer marilyn manson is

Helnwein réalisa une série de photographies, dont celle-ci, qui devint la pochette de l'album The Golden Age Of Grotesque.

L'album contient des références à Oscar Wilde et à Peter Pan, deux personnages qui me sont chers et dont je reparlerai ici. On les rapproche également dans ce livre :

Le maquillage des danseuses du clip mObscene - d'abord apparu sur le visage des "sorcières" du Macbeth de Hans Kresnik, auquel il a collaboré en 1988 et 1995 - est encore l'oeuvre de Helnwein.

L'album suivant, intitulé Eat Me Drink Me, s'inspire d'une autre oeuvre anglaise de littérature enfantine, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles (en particulier la chanson éponyme de l'album et une autre, Are You The Rabbit ?). Cet opus est le plus romantique de Marilyn.

Le chanteur s'essaiera bientôt au cinéma en réalisant un film (et sa bande originale) retraçant la vie de Charles Lutwidge Dodgson (le père d'Alice). Phantasmagoria, the visions of Lewis Carroll, se voudra innovant. En voici l'affiche provisoirement officielle.


Son site officiel : http://www.marilynmanson.com/

dimanche 30 septembre 2007

how queer michael jackson is

Ici, le lien avec Helnwein se trouve à l'intérieur du livret qui accompagne l'album History - past, present and future - book 1, sous la forme de deux images :

- The Song I, 1981, illustre la chanson Scream


- Child of Light (Lichtkind), 1972, illustre la chanson Little Susie, écrite et composée par Michael
Somebody killed little Susie
The girl with the tune
Who sings in the daytime at noon
She was there screaming
Beating her voice in her doom
But nobody came to her soon...

A fall down the stairs
Her dress torn
Oh the blood in her hair...
A mystery so sullen in air
She lie there so tenderly
Fashioned so slenderly
Lift her with care,
Oh the blood in her hair...

Everyone came to see
The girl that now is dead
So blind stare the eyes in her head...
And suddenly a voice from the crowd said
This girl lived in vain
Her face bear such agony, such strain...

But only the man from next door
Knew Little Susie and how he cried
As he reached down
To close Susie's eyes...
She lie there so tenderly
Fashioned so slenderly
Lift her with care
Oh the blood in her hair...

It was all for God's sake
For her singing the tune
For someone to feel her despair
To be damned to know hoping is dead and you're doomed
Then to scream outAnd nobody's there...

She knew no one cared...

Father left home, poor mother died
Leaving Susie alone
Grandfather's soul too had flown...
No one to care
Just to love her
How much can one bear
Rejecting the needs in her prayers...

Neglection can kill
Like a knife in your soul
Oh it will
Little Susie fought so hard to live...
She lie there so tenderly
Fashioned so slenderly
Lift her with care
So young and so fair


Helnwein l'a aussi photographié en 1988 (l'époque Bad).

Michael n'est pas celui que la presse nous présente. Il est pour moi un être exceptionnel.

Laissez-moi vous offrir un fou rire, avec la vidéo qui suit.
La traduction, pour nos amis non-anglophiles : Michael explique au début de l'extrait que faire une tournée est très difficile : vous passez d'un continent à l'autre, vous êtes fatigués (avec le décalage horaire, l'adréaline après le concert, etc.). Le journaliste lui demande de ne pas dire qu'il n'aime pas les tournées mais Michael insiste : il déteste cela et ajoute même que, pour lui, c'est l'enfer ! Finalement, et parce son interlocuteur connait à présent la vérité, Michael voudra lui faire plaisir, et dira... : "J'adore partir en tournée !"

jeudi 20 septembre 2007

how queer frank wedekind is

Le lien entre Gottfried Helnwein (fil conducteur de ce début de journal) et Frank Wedekind, ce dramaturge allemand à cheval sur le dix-neuvième et le vingtième siècle, c'est cette affiche de théâtre très controversée.Dévoilée au théâtre Schauspielhaus de Hambourg, elle fut créée par Helnwein pour la production - la toute première ! - de la pièce Lulu de Wedekind (prononcez "Loulou"), par Peter Zadek, en 1988. Cette même année, aussi, le texte fut publié, enfin.
L'histoire de Lulu est basée sur deux pièces de Wedekind : L'Esprit de la Terre et La boîte de Pandore. Alban Berg en a tiré un opéra éponyme et Georg Wilhelm Pabst un film muet (avec la jeune actrice Louise Brooks). Un autre personnage qui me fascine y est présent : Jack l'éventreur.
Je parlerai peut-être un jour de la version de Patrick Ponce et Dominique Sicilia, que j'ai vue il y a quelques mois.

Une autre oeuvre de Wedekind qui m'est précieuse est la nouvelle Mine-Haha, ou l'éducation corporelle des jeunes filles, qui a inspiré à Lucile Hadzihalilovic son film Innocence, dont voici l'affiche :

Il est une adaptation atemporelle de l'oeuvre originelle. L'on pense à la maison d'éducation que Madame de Maintenon (maîtresse de Louis XIV et petite-fille d’Agrippa d’Aubigné) fonda à Saint-Cyr en 1686. L’Etat royal souhaitait faire des jeunes filles sans fortune « d’excellentes vierges pour le cloître et de pieuses mères de famille pour le monde ». Dans la réalité ou dans la fiction, le système des rubans est le même : il délimite les filles selon leur âge (c'est la notion contemporaine de cycle à Saint-Cyr). Les plus jeunes portent le rouge, les plus âgées le violet (notez l'homonymie)...

Mademoiselle de Maisonfort, une "captive", écrivit, en juillet 1689 : « Ces grilles, ces murailles de Saint-Cyr qui nous enserrent si étroitement, nous aspirons toutes au jour où nous les pourrons franchir pour entrer dans ce monde, objet de nos rêves ! »

Pour en savoir plus : CORNETTE (J.), L’éducation des demoiselles de Saint-Cyr, dans Les collections de l’Histoire n° 6, octobre 1999.

lundi 10 septembre 2007

how queer gottfried helnwein is

Je commence par cet artiste autrichien, Gottfried Helnwein, parce qu'il est le point commun entre nombre de mes prochains billets. Il est également l'auteur de la photographie qui accueille le visiteur de cette page (Untitled, 2004). Je ne me rappelle pas comment il est entré dans ma vie. Son oeuvre me fascine. Elle est pour moi la face cachée des contes de fées.

Il peint et photographie des visages meurtris ou des foetus difformes. Des enfants qui n'en sont plus, à l'intérieur. La guerre. Des horreurs, qu'il rend belles. De l'art. J'ai sélectionné deux oeuvres :

Untitled, 1998.


et Untitled
, 2005.

Beaucoup n'ont pas de titre, vous l'avez vu. Les émotions suscitées par ces oeuvres sont inexprimables. S'il avait suivi Salvador Dali, qui, sans complexe, nomma (par exemple) une de ses peintures Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une pomme-grenade une seconde avant l'éveil, qu'est-ce ce que cela aurait donné ? Je reparlerai du maître catalan ici même.

Son site officiel, en français : http://www.helnwein.com.fr/